Pourquoi je danse très peu

Ce texte présentera des redondances avec certains de mes textes précédents tels que "Comment j'ai commencé le tango et la photographie" (2015).

Note le 22 janvier 2022: Je pense que ce texte n'est pas très facile à suivre, il y a une explication à ce sujet tout en bas de la page, je le trouve néanmoins intéressant pour me rappeler comment je voyais certaines choses à l'époque, et il est parfait à sa place logique entre certains textes que j'ai écrits sur des sujets connexes/similaires, "Comment j'ai commencé le tango et la photographie" (2015) and "Pourquoi j'ai arrêté de danser" (2017).

Raisons principales

Une chose qui n'est pas toujours très claire pour les personnes qui ne m'ont jamais vu danser (ou qui n'ont simplement pas fait attention quand je dansais devant eux) est que je sais un peu danser le tango, en tout cas je n'ai plus besoin de "me lancer", de "faire mes premiers pas" ou ce genre d'expression. J'ai d'abord commencé le tango et ensuite, quelques mois plus tard, j'ai commencé la photographie grâce au tango, pas l'inverse. Mais depuis quelques temps, je n'ai plus une grande motivation à danser.

Contrairement à certains, je ne suis pas né danseur. Je pourrais même dire que je suis né non-danseur et que je peux parfaitement vivre sans danser. Ce n'est pas une chose à laquelle quelque professeur, danseur/se, orchestre que ce soit peut faire grand chose. Concernant la plupart des danses, et particulièrement les danses rythmiques où l'on se secoue plus ou moins en rythme, je ne comprends pas pourquoi la musique devrait induire un mouvement de mon corps. Ça ne veut pas dire que je ne ressens pas la musique ou l'atmosphère, je ne ressens juste pas le besoin de mouvement. À cause de ce fait, j'ai longtemps eu peur des endroits où l'on danse et ai détesté les quelques fois où des gens ont insisté dogmatiquement et lourdement me disant qu'il suffisait que "je me lache" et qu'en conséquence je danserais. Dans le tango, c'est différent, je comprends un peu mieux le mouvement. Bien que je n'aime toujours pas quand les gens deviennent dogmatiques au sujet du tango, ou de quoi que ce soit d'ailleurs.

Toutefois, même au tango je ne me considère pas comme un très bon danseur (surtout en ce qui concerne la musicalité). J'ai besoin d'y passer beaucoup de temps par semaine pour me sentir réellement "danser un peu". Or en additionnant le temps que je dois déjà consacrer au travail *1, à ne pas assez dormir *2, à étudier (l'année prochaine j'arrête, promis), à la photographie, à la vidéo, à d'autres choses que je fais et encore des choses que je voudrais/devrais faire mais que je ne fais déjà pas ... il ne me reste pas assez de temps pour pratiquer décemment le tango. Du coup, je ne me sens pas réellement danser et je ne suis pas forcément satisfait de ce que je fais. C'est pour ça que danser de manière régulière est devenu un chose parmi d'autres sur la liste des choses que j'aimerais faire mais pour lesquelles je manque de temps afin de les faire correctement. Je suis encore des cours de tango. J'aimerais avoir le temps de suivre plus de cours par soir et ce dans différentes écoles (au moins deux) car j'ai toujours trouvé utile de combiner différentes approches, mais cette année, une heure hebdormadaire dans une école rempli déjà suffisamment mon agenda.

Raisons secondaires

  • Densité de la foule:
    • Lorsque vous avez une gros appareil photo en mains et que quelqu'un voudrait danser, il n'est pas forcément aisé de trouver un endroit où le déposer. Dans une milonga fort peuplée, cela peut prendre le temps d'une demi tanda.
    • Je n'aime pas danser dans un endroit trop peu peuplé où je me sens trop observable, surtout au début de la milonga quand tout le monde est encore bien éveillé et attentif et qu'il n'y a que quelques couples sur la piste.
    • Je n'aime pas tellement non plus danser lorsque c'est trop peuplé ... mais ça je crois que c'est pareil pour tout le monde.
  • Milonga et valse:
    • Je n'aime pas danser la milonga. C'est trop rythmique à mon goût. Néanmoins j'aime bien l'entendre et photographier une tanda de milonga. Les expressions des visages y étant en général plus joyeuses.
    • J'apprécierais peut-être de danser la valse mais le tango est ma priorité par rapport à la milonga et à la valse. Et il y a tellement peu de cours de milonga et de valse qu'à chaque fois que j'en ai un, j'ai l'impression de recommencer à les apprendre depuis le début ou presque.
  • Impact de la photographie et de la vidéographie sur ma perception du tango:
    • Travailler trop de vidéos de maestros a un impact sur ma perception du tango. J'ai tendance à vouloir que le tango "social" ait un vocabulaire aussi riche et autant d'énergie et de précision que celui des maestros. Des choses que je suis évidemment incapable de faire. *3
    • Si un des objetifs de la soirée est de faire une bonne vidéo d'un show, les tandas qui la précèdents peuvent être carrément trop stressantes pour dancer. Avoir le matériel prêt, trouver une bonne place sans dérange trop de gens, on ne sait généralement pas l'heure précise à laquelle ça va commencer, etc... En fait cela peut être stressant pendant toute la soirée.
    • (...)
  • Pas mal de gens me disent qu'il s'agit de répéter abondamment des mouvements simples sur le "compás". Après une danse, je m'ennuie un peu en "répétant des mouvements simples".
  • Occasionnellement, j'ai quelques soucis de santé qui rendent la danse un peu moins appréciable.
  • Même quand j'ai envie de danser, j'ai rarement envie de danser longtemps.
  • Parfois j'ai effectivement envie de danser. Mais supposons qu'il y ait une milonga au même moment, que je sorte de chez moi, dans le froid, la pluie, que je prenne ma voiture, que j'aille jusqu'à la milonga, que je salue les gens etc. Quand j'arrive, il y a de bonnes chances que mon humeur soit sensiblement différente. (C'est déjà arrivé.)

Pourquoi j'aime le tango malgré cela

Mis à part la photographie et la vidéo.

  • Depuis que j'ai commencé, j'ai toujours aimé "apprendre" le tango. (Juste, les cours de milonga sont un cauchemard dans lequel j'aimerais être à un cours de tango ou dans mon lit et me réveiller.)
  • J'aime encore voir danser certains danseurs/danseuses (pas tous) et la plupart des maestros (pas tous non plus).
  • Il y a de la musique mais il n'est pas nécessaire de crier pour s'entendre.
  • Il n'y a pas de pression sociale poussant à la consommation d'alcool. (Ce n'est pas que je ne boive pas d'alcool du tout, mais j'en ai déjà eu suffisamment dans différents contextes.)
  • Les gens sont généralement bien élevés.
  • J'aime bien la musique, y compris la milonga et surtout la valse, ça peut être encore mieux avec certains orchestres live. Bien que, je n'écoute pas tellement de tango en dehors des milongas, et je trouve dommage que la diversité musicale semble tellement figée autour de son "âge d'or".
  • Même quand on y est habitué, c'est amusant: beaucoup de femmes au tango existent en au moins deux tailles: hautes (avec hauts talons), moins hautes (sans hauts talons). Attention toutefois, si vous dites quelque chose à l'une, l'autre version est immédiatement au courant aussi.
  • Dans les bonnes milongas, on sert du café. (En fait, j'essaie d'arrêter le café ... une fois de plus!)

Conclusion

Ceci peut faire paraître la vie plutôt complexe. Mais j'aime bien les choses complexes.

Ma motivation à danser réellement pourrait revenir, j'espère qu'elle le fera, mais pour le moment elle dépend de trop de facteurs dont certains sont hors de contrôle (et je ne vois pas ça s'arranger avant 2017). Elle va elle vient, mais depuis quelques temps elle va plus qu'elle ne vient.


TC, mars 2016
Dernière modification, janvier 2022

  • *1 La photographie n'est pas mon métier.
  • *2 "Le sommeil, c'est pour les faibles." C'est ce que j'ai tendance à me dire jusqu'à ce que je me rende compte que j'en ai vraiment besoin quand même.
  • *3 Un exemple que j'aime bien reconter: une des dernières fois où j'ai essayé de danser en milonga c'était au milieu de la grande salle du festival de tango de Bruxelles. On m'avait dit que les débutants vont plutôt au milieu de la piste... Déjà dans un gros festival, ceci est une mauvaise idée, c'est trop confus au milieu de la piste... Dans la cohue, j'ai eu un trou de mémoire. Je savais encore faire des mouvements, mais uniquement des trucs "de base". Ochos "de base", giro "de base" etc. J'ai tenté de me rappelé de choses plus complexes. J'étais avec ma partenaire de cours habituelle, cela aurait donc été relativement simple, mais ça ne venait pas. À quelques mètres de moi, il y avait Noelia Hurtado et Carlitos Espinoza et, un peu plus loin, un danseur local de niveau avancé (Stephane V.). Il dansait avec une partenaire que je ne connaissais pas. En voyant ces deux couples, j'ai eu encore plus de mal à me rappeler de quoi que ce soit. Je me suis dit "Ça n'est pas la même danse dont j'essaie de me rappeler!".

Version extra longue (pas prête)

J'avais prévu deux versions de ce texte, une extra courte et une extra longue qui ressemblait plus à un texte qu'à une série de listes à puces. Comme je ne suis pas certain de trouver le temps de terminer la version extra longue, j'ai un peu allongé la version courte. Et c'est tout ce qui est disponible pour le moment.